Ma philosophie de vie, Brigitte témoigne (57 ans)
lundi 23 janvier 2012

Ma philosophie de vie : mes règles de vie, ce que j’accepte ou pas, ce qui m’aide à vivre, etc.

- Vous pouvez aussi répondre au questionnaire-témoignage sur "Ma philosophie de vie" si vous le souhaitez. Vos réponses peuvent aider d’autres personnes.

Illustration : Hélène Axelrad

Je suis ?

Je m’appelle (prénom fictif) : Brigitte
Sexe : Une femme
Mon âge : 57 ans
J’habite : Chez moi

Comment se construire avec une IMC

- Les personnes qui vous ont le plus aidé(e) : (mère, père, soeur, frère, professeur (scolarité), médecin, professionnel de la santé, famille proche, amis, autres) :

  • Mère : oui
  • Père : oui
  • Frère : oui
  • Médecin : oui
  • Professionnel de la santé : oui
  • Famille proche : oui
  • Amis : oui

- De quelle manière ? Comment ?
Mes parents, ma famille proche et mes amis d’enfance m’ont toujours considérée comme une personne "normale". Je n’ai été reconnue travailleur handicapée qu’à l’âge de 35 ans grâce à deux neurologues qui m’ont fortement conseillée de saisir la COTOREP, afin de pouvoir obtenir des aides matérielles. Jusqu’alors, médecins et enseignants préconisaient de cacher le handicap et j’étais épuisée à force de chercher sans cesse des astuces et de fournir trois fois plus d’efforts que les autres.

La personnalité que j’admire le plus, mon livre de référence, mon film préféré, etc.
Marie-Jeanne LEMAL dont j’ai dévoré le livre "La vague et la falaise". La France devrait s’inspirer de l’exemple belge qui prend davantage en compte les besoins individuels et permet aux IMC de vivre plus dignement et de mieux gérer leur vie.
J’admire Alexandre Jollien pour son intelligence et son culot. Je me suis trop laissée envahir par la méchanceté de certains enseignants et camarades de classe et qui m’ont rendue si honteuse d’être handicapée.

- Ma philosophie de vie :
J’ai la chance d’être joyeuse et d’être née dans une famille où le rire, l’amour de la nature, de la liberté, la tolérance et l’intelligence m’ont aidé à ne pas sombrer dans la dépression et affronter les difficultés. Je me lève le matin en sachant que la journée ne sera pas facile. La maternité m’a donné beaucoup de joies et m’empêche bien souvent d’avoir envie de baisser les bras. J’aime de moins en moins notre société trop matérialiste et individualiste. Ce qui me sauve : prendre mon tricycle et aller passer une heure face à l’océan.

Le dernier mot

Ce que j’aimerais dire tout simplement
A cause de mon handicap je suis souvent épuisée physiquement et moralement, indignée et en colère contre l’indifférence et parfois le mépris d’une certaine catégorie de personnes qui ne se rend pas compte des privilèges d’être en bonne santé et de ne pas connaître la douleur physique et les difficultés financières. Un seul regret : avoir mis la barre trop haute durant mon enfance et ma vie professionnelle. Trop difficile de se retrouver en invalidité à 55 ans avec moins de 900€ pour vivre, douloureuse et fatiguée.

Pour terminer

Nous vous remercions pour votre témoignage.