Fratrie vos relations, Michèle témoigne : elle est la soeur d’une personne avec IMC
mardi 9 septembre 2008

Vous êtes le frère ou la sœur d’une personne avec une IMC, nous souhaitons faire une place à votre parcours et recueillir vos réflexions.
Merci de témoigner en répondant à ces quelques questions. Votre témoignage pourra peut-être aider d’autres personnes. Évoquez les différents sentiments ressentis au cours du temps.

Vous pouvez retrouver le questionnaire témoignage et y répondre si vous le souhaitez.

Je m’appelle (prénom fictif) Michèle et j’ai 47 ans.

- La personne avec une IMC est votre :
Ma sœur

- Son âge actuellement ? :
50 ans

- Constitution de la famille :
Père, mère , ma sœur et moi.

- Vos relations avec ce frère ou cette sœur dans votre petite enfance ?
Nous étions très proches. Elle s’est montrée jalouse lorsque je suis née puis lorsque j’ai marché (à 11 mois). J’ai gardé le silence sur ses tentatives de suicide.

- Vos relations avec ce frère ou cette sœur à votre adolescence ?
Elle s’est montrée jalouse de mes premiers amours, de mes amis de lycée. J’ai vécu cette période avec le sentiment qu’elle cherchait à pirater ma vie. Tant dans le sens de comploter contre moi que d’autre fois d’annexer ou de s’approprier ma vie.

- Vos relations avec ce frère ou cette sœur aujourd’hui ?
Assez bonnes mais de fortes disputes lors des dix dernières années. Encore une fois à un moment fort de la vie : le passage à la parentalité qui s’est trouvé long et difficile pour moi.
En 2001, j’ai adopté une petite fille. Je dirais que de 1998 à 2003, ma sœur s’est comme par réaction encore plus investie dans sa « lutte pour le droit de mourir dans la dignité ».

- Comment la cellule familiale s’est construite au fur et à mesure du temps ?
Je suis née avec une sœur handicapée donc c’est ma normalité. Mes parents m’ont certainement semblé dépassés par la situation j’ai donc développé une névrose : Je devais être une enfant sans problème et devais aussi donner joie et satisfaction à mes parents.
Ce n’est pas ma sœur handicapée avec laquelle je vivais d’égale à égale mais mes parents que je sentais « à ma charge ».

- Que souhaitez-vous ajouter ?
Être solidaire dans la famille bien sur mais ne jamais oublier que sa propre vie est à construire.

Merci Michèle pour votre témoignage